En fin d’année dernière, l’émission solidaire de la RTS «Tout est possible!» a notamment donné un coup de projecteur à trois projets dans le Jura bernois. Si l’association ELA, à Tavannes, a pu rénover sa salle d’accueil et de séance (Le JdJ du 22 décembre), et que la Maison de l’enfance Les Ecureuils a pris ses quartiers dans les nouveaux locaux du home Les Bouleaux, à Corgémont, la plateforme qui recense les loisirs gratuits en Suisse romande n’a, elle, pas trouvé le soutien espéré. «Nous recherchions des influenceurs d’accord de mettre en place le réseautage sur les principaux médias sociaux», explique Henri Ruch, fondateur du site loisirsgrauits.ch. «Mais l’expérience a tout de même été positive, l’objectif étant de faire parler de ce projet.»
L’habitant de Roches revient d’ailleurs sur la genèse de la plateforme, qu’il a créée en 2017. «L’idée est née à partir d’emmerdes», annonce-t-il franchement. «Je me trouvais dans une situation financière compliquée et je me suis rendu compte que je devais renoncer à certaines activités culturelles, comme assister à des concerts. C’est là qu’un ami m’a dit que des musées offraient parfois des visites gratuites.» Henri Ruch se met ainsi à la recherche de bons plans pour petits budgets. «De nombreuses organisations s’occupent de distribuer de la nourriture aux démunis, de donner des habits ou des produits de première nécessité aux personnes vivant dans la précarité, mais le besoin de culture et de détente est souvent oublié, car jugé peu important», constate-t-il. «Et toute une partie de la population se prive de loisirs, par manque de moyens, que ce soit le retraité au bénéfice d’une rente minimum, la famille nombreuse ou une famille dont un des membres est au chômage.» C’est ainsi qu’il décide de partager ses trouvailles en ligne.
Se divertir sans dépenser
Expositions, balades, conférences, ateliers pour enfants, projections de films ou même magasin gratuit, toutes sortes de manifestations trouvent leur place dans les annonces du site internet, pour peu qu’elles ne coûtent rien. «L’association Loisirs gratuits a pour but de permettre à des personnes qui ne le pourraient pas de passer des moments agréables dans les domaines qui les intéressent», insiste-t-il.
Quête de visibilité
La plateforme a d’ailleurs très bien fonctionné, atteignant jusqu’à 1400 visites quotidiennes, avant que le Covid ne vienne tout chambouler. Plus précisément, jusqu’à ce que les activités culturelles soient annulées les unes après les autres. «Le passage à l’émission de la RTS avait pour objectif de relancer la machine, et de dire aux gens qu’il y a de nouveau des possibilités de sortir sans rien dépenser», poursuit Henri Ruch. Pour alimenter ses annonces, le Jurassien bernois est abonné à une quarantaine de lettres de nouvelles et passe du temps tous les jours dans les méandres du web. «Dans la région, on trouve malheureusement moins d’informations sur ce qu’il se passe qu’à Lausanne ou Genève, par exemple», regrette-t-il. Les associations, sociétés ou autres organisations qui proposent des activités gratuites sont donc invitées à les annoncer sur la plateforme. «L’objectif est aussi de servir de relais à ceux qui n’en ont pas», conclut-il.